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Par
Claude Regouby
et Sabrina CHARVET
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Sabrina
CHARVET et Christian REGOUBY, de la société Concept
Consulting Group, nous ont témoigné leur expérience
concernant la gestion des crises par la communication.
Leur travail quotidien leur a notamment permis dappréhender
les environnements auxquels ils étaient confrontés
afin danalyser les mécanismes de la communication
de crise et les critères primordiaux à traiter
en terme de gestion.
Enfin cette démarche leur permet délaborer
aujourdhui des plans de communication préventifs
que lon traitera dans une dernière partie.
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Les
caractéristiques générales de la communication
de crise |
Dans
un phénomène de crise, il convient de distinguer
le volet " technique " de la crise de son
aspect médiatique : il faut les identifier de façon
différente. On observe diverses situations de crise au
quotidien (viols, problème de drogue,...) mais il est
important de repérer au niveau médiatique la sensibilité
des éléments qui constituent cette situation.
Cette sensibilité dépend largement du contexte
médiatique à un instant t dans un espace donné.
Un événement fera dautant moins " parler
de lui " sil survient à une période
où " lactualité est riche ",
cest-à-dire où notre environnement est
saturé en terme dinformations. Lincident
de la centrale nucléaire de Blayes en fin dannée
1999 en est dailleurs le parfait exemple. Lactualité
au moment de lincident concernait les conséquences
du naufrage du pétrolier Erika et les récents
impacts de la tempête qui affectèrent lensemble
du pays. Cependant, dès que la " pression
médiatique " concernant ces deux événements
retomba, on observa une récupération médiatique
de lévénement qui revint au premier plan.
Il sen suit un bouleversement du jeu des acteurs " sous
les feux des projecteurs ", chacun essayant de gérer
au mieux leur crise dun point de vue médiatique :
Dominique Voynet, ministre de lEnvironnement, ne sest
elle pas plaint dun manque dinformation de la
part des décideurs en charge de la gestion de lincident
de Blayes, alors quelle avait été, les
deux semaines précédentes, la cible des médias
suite à ses prises de position contestées concernant
les conséquences de la marée noire ?.
Dune manière générale, le contexte
est aujourdhui porteur de crise. Les changements permanents
de dirigeants, les fusions/acquisitions accélérées
sont autant déléments révélateurs
de chocs qui se produisent au niveau des organisations :
choc culturel, problème didentité, accélération
des sensibilités en sont les conséquences qui
provoquent une remise en cause et une perte de crédibilité
de ces organisations dans de nombreux domaines. On peut citer
par exemple :
- La
mise en doute du jugement des experts scientifiques du
domaine nucléaire depuis Tchernobyl, et notamment
la question de la dispersion du nuage radioactif en Europe.
- La
remise en cause des pouvoirs publiques dans laffaire
du sang contaminé
- Les
problèmes éthiques liés aux expériences
de clonage
- Voire
même la mise en cause des professionnels de linformation
(faux reportages télévisés sur les
charniers roumains en 89)
Il en découle
un manque de transparence ressenti qui nourrit les craintes
de lopinion publique en matière de sécurité
(en santé et environnement notamment) et qui est renforcée
par linfluence médiatique. Cette perte de repères
se manifeste et est accentuée par la déstabilisation
actuelle des institutions représentatives de la médiation
et de la régulation sociales, telles que la Police, la
Justice et les Politiques en particulier.
Ainsi
il est coutume de dire que, dorénavant, plus personne
nest à labri dune crise :
- elle
surgit de façon imprévisible
- les
causes sont multiples, de laccident jusquaux
rumeurs
- le
citoyen est de plus en plus mature et a un regard de plus
en plus critique sur le fonctionnement de la société
- laccès
a linformation est de plus en plus facile
Avec prudence,
on peut juger que nous ne sommes plus dans des démocraties
représentatives, où le vote constitue la sanction,
mais nous sommes désormais dans des démocraties
directes où le sondage, fondé, véhiculé
et utilisé par les médias notamment, mesure limpopularité
des mesures prises par les autorités publiques.. La démobilisation
des premières se manifeste par la mobilisation autour
des secondes.
Dans ce climat, la communication de crise sarticule
autour de trois point majeurs :
- La
vitesse : linformation est diffusée
en temps réel
- La
détérioration de la qualité de la
communication : on mesure limportance de la
charge émotionnelle de linformation qui " brouille "
les messages
-
Lattractivité des médias qui diffusent
les polémiques et nourrissent les conflits, dans
un espace-temps court, à un public parfois innocent.
La priorité,
en terme de communication de crise, concerne davantage la gestion
émotionnelle de lévénement, que son
traitement rationnel. Il faut répondre aux attentes en
terme :
dimplications
de lorganisation dans la gestion de lévénement,
qui doivent être réelles
dexplications :
pourquoi et comment lorganisation sengage gérer
la crise en fonction des connaissances quelle a des
événements
Létude
de la communication de crise employée par EDF et par
TOTAL-FINA lors des événements qui les ont affectés
en fin dannée 1999 peut nous permettre déclairer
notre point de vue :
La gestion
de communication par EDF a permis de maintenir son image auprès
des publics internes et externes : une entreprise ayant
le souci du service public. Ceci a pu être possible
grâce à de nombreux éléments :
une culture
interne de communication de crise, qui envisage notamment
des logiques différentes de travail et une organisation
hiérarchique modifiée en cas de crise
des simulations
régulières
de bonnes
connaissances des méthodes de travail et des relations
suivies avec des journalistes spécialisés
La gestion
de la communication par TOTAL-FINA a largement détériorée
limage de lentreprise et de son produit : aucune
prise en compte de la charge émotionnelle. Ceci se manifeste
par :
Le président,
T. DESMARETS décide de communiquer pour la première
fois seulement 3 semaines après le naufrage
Il reconnaît
alors ne pas avoir pris conscience de la catastrophe
Il adopte
un comportement de technocrate insensible au lieu dexprimer
sa solidarité à légard des victimes
et sa responsabilité morale quant à lévénement
Il est
maladroit dans ses propos : son discours sur les fondements
de sa responsabilité juridique a notamment eu une résonance
négative pour la population
Suivent
des menaces de boycott des produits de la société,
des campagnes de dénigrement sur le net, des manifestations
de Green Peace et des détournements publicitaires
Il y avait
donc une nécessité de parade au niveau de la communication
institutionnelle de la société face aux effets
" boule de neige " des pétitions
sur le net. |
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Médias
et crises dans un contexte de société dinformation |
Aujourdhui,
la société de consommation devient société
dinformation.
La société de consommation est construite autour
des produits : les repères collectifs liés
aux produits sont fondamentaux pour les relations sociales
(situation des années 60 et 70).
Dans le cadre de la société dinformation,
linformation est lélément structurant
les relations les individus entre eux, et avec la société.
Elle devient un critère dexclusion et dappartenance
à un groupe.
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Cadre
sociétal et individuel de la société
dinformation |
Il est
important de se demander quelles sont les éléments
qui structurent la société dinformation,
tant au point de vue de la société en elle-même,
quau niveau des individus.
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Cadre
de la société |
Laccélération
vertigineuse de la production dinformations a pour conséquence
- Damplifier
les changements permanents et de recomposer des perspectives
différentes : linformation régit
perpétuellement de nouvelles interactions entre
les individus de la société et la déstabilise
- Daccroître
la complexité étant donnée la masse
dinformations disponibles en temps réel
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Cadre
des individus |
Linformation
doit correspondre à la demande des individus et elle
a pour but :
De proposer
un sens (problématique didentité)
Daccompagner
en permanence (problématique de proximité)
Pour cela,
la démarche doit permettre :
De rendre
lisible linformation
De donner
laccès à linformation
De faciliter
lutilisation de linformation
Après
avoir décrit lenvironnement dans lequel linformation
se diffuse, il faut étudier ses caractéristiques :
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Nature
de linformation |
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Cadre
général de diffusion de linformation |
Linformation
est ainsi devenue une marchandise et a une valeur en soi qui
dépend des supports de transmission. Ainsi le choix
de ces derniers doit tenir compte de 3 influences:
- Le
rôle de la presse et des mass media : champ
de concurrence (notamment entre les médias et les
NTCI)
- Linformation
évolue dans un présent perpétuel :
dès que linformation est produite, elle devient
obsolète. On nomme ce phénomène la
dictature de linstant.
- Linformation
est diffusée en continu et en temps réel
et on ne vérifie plus les sources doù
elle provient.
Dans ce contexte,
il convient didentifier les grandes caractéristiques
de linformation
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Linformation
est un marché |
Elle devient
un produit de consommation courant et elle est " packagée "
pour être achetée : les médias sont
de moins en moins le quatrième pouvoir dun point
de vue démocratique car ils se fondent dorénavant
dans une logique de pouvoir économique. Les grandes caractéristiques
de ce marché sont :
- linformation
est un marché structuré entre des organisations
publiques et privées qui choisissent de présenter
leurs informations en utilisant divers supports.
- linformation
est un produit avec ses marques, comme nimporte quel
produit de consommation. La teneur de linformation
est désormais fonction du client auquel elle sadresse
- linformation
a une valeur en fonction de lintérêt
quelle suscite
- linformation
est fabriquée par diverses sources
Les
3 sources principales dinformation sont :
- les
agences de presse telles Reuter et lAFP qui assurent
la transmission dinformation au niveau mondial.
Aujourdhui linformation quutilisent
les conférences de rédaction des principaux
quotidiens et hebdomadaires provient à 80% des
agences de presse, et à 20% de leurs journalistes
- CNN
qui diffuse de linformation dite globale en continu
- Internet :
Matt Drudge a notamment créé un site
sur les rumeurs suite à laffaire Clinton-Legwinsky.
Lirruption de la rumeur affole la presse écrite
dont le but est de ne pas se laisser dépasser
par Internet. Ainsi, Drudge rivalise à armes
égales avec des journalistes, mais avec des
moyens largement moins importants. Le statut du journaliste
est ainsi remis en cause.
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Information
spectacle et émotion |
Linformation
diffusée doit répondre aux attentes de ce marché.
Pour cela, les deux grands types dinformation qui sont
généralement utilisés sont linformation
spectacle et l émotion dont on dresse ici
le portrait .
- Information spectacle
Elle est utilisée car il est nécessaire de faire
susciter un intérêt sur une information. La télévision
sapparente ainsi à une machine à reproduire
des événements, et non plus à une machine
à produire de linformation.
- Information émotion
Le spectacle de lévénement a décontextualisé
linformation. Cest le principe de lémotion
vérité qui prédomine et qui peut être
résumé ainsi : si lémotion
est ressentie comme vraie lorsquon regarde la télévision,
linformation sera alors considérée comme
vraie. Il sagit alors démouvoir, et non
plus dinformer.
La presse écrite a réagi face à la télévision
en explorant de nouveaux territoires dinformation :
le journalisme de révélation qui concerne la
vie privée et les scandales et qui soppose au
traditionnel journalisme dinvestigation.
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Les
dérapages de linformation |
Ils sont
souvent la conséquence dune recherche systématique
dimage. Il faut dire que dans la perception que nous avons,
nous mémorisons à 55% des images, 38% des sons
et 8% des mots.Les dérapages les plus remarqués
concernent :
- La
nécessite impérative de disperser limage
conduit à en élaborer des fausses ou à
recourir aux archives de façon très approximative
- Leffet
paravent selon lequel une information en occulte une autre,
pour mieux la cacher
- Des
effets de censure démocratique (par opposition
à la censure autocratique). Partant du principe
que trop dinformations tue linformation, le
journaliste est asphyxié du fait de la surabondance
dinformations quil a traitées et il
noie linformation pour mieux la censurer
- Pour
réussir, les médias doivent être réducteurs
alors que les problèmes à traiter sont complexes.
- Un
souci déontologique : ce problème se
pose sous deux formes notamment
- Partant
du principe que linformation rapide fait laudience,
celle-ci nest plus vérifiée
- On
identifie un vide juridique quant à Internet :
le développement des technologies va plus vite
que la capacité des sociétés
à assimiler et réguler. De plus, plus
on produit de lois, moins on les applique
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3. Communication
de crise, gestion à chaud |
Il
convient dintégrer notre gestion de crise à
différents points de vue
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La
gestion du temps |
Quand la
crise survient, la gestion du temps est le facteur essentiel
en terme de communication. Cette gestion du temps se manifeste
par diverses actions à mettre en place au sein de lorganisation :
- Réagir
sans attendre, décider quoi quil arrive
- Communiquer
rapidement.
Le
refus de communiquer peut être interprété
comme :
- Reconnaissance
de culpabilité
- Aveu
de désorganisation
- Tentation
de dissimulation
La
non-communication favorise :
- La
désorientation des employés et des partenaires
(clients, banquier,...etc.)
- La
curiosité des journalistes
- Le
développement des rumeurs
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Lhonnêteté
du discours et le souci de transparence |
Lhonnêteté
du discours dun point de vue intellectuel est un enjeu
majeur car il faut prendre conscience de diverses facteurs :
- Le
public nest pas dupe et est plus mature quon
ne le croit
- Il
prend conscience que le risque 0 nexiste pas
- Il
ne faut plus avoir peur de parler clairement
- Il
faut assurer une prise en compte et une présence
immédiate auprès des victimes
- Il
faut expliquer les moyens déployés et la
méthode mise en place pour réguler la situation
En effet,
il convient aussi de garder à lesprit que les victimes
se retournent de plus en plus contre les organisations responsables
des dommages, suivant un processus légaliste qui met
en cause la responsabilité de leurs dirigeants notamment.
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Les cinq grands principes de la communication de crise |
Gestion du
temps et honnêteté du discours étant les
critères primordiaux à considérer, la démarche
de communication de crise sappuie sur 5 grands principes :
- Jouer
la transparence
- Prendre
en compte et limiter lémotion au profit dexplications
rationnels
- Considérer
les personnes internes à lorganisation comme
les premiers relais dinformation : leur expliquer
et leur faire comprendre linformation
- centraliser
et canaliser les informations : garantir la cohérence
du discours, mettre en place une organisation militaire
- utiliser
un langage simple et accessible, adapté aux différentes
cibles
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La gestion de la crise |
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Gérer la crise en anticipant |
Tenant
compte de ces principes, le mieux est danticiper et
dagir préalablement à la crise, notamment
en ce qui concerne :
- La
mise en place dune véritable stratégie
de communication qui définit les finalités
et les valeurs à défendre, les politiques
et les orientations à suivre, les objectifs et
les échéances à atteindre, et qui
garantit la cohérence de la tactique mise en place
pour gérer la situation
- La
préparation par des exercices de simulation de
crise
- Les
relations régulières avec la presse qui
faciliteraient le dialogue dans la tempête :
tenir compte des exigences de leur activité et
leur faire comprendre le climat de vie de lorganisation
en interne.
- La
constitution dune cellule de crise et répartition
des rôles pour organiser la communication en interne
et externe
Dun
autre côté, il ne faut pas se laisser surprendre
et éviter les erreurs qui peuvent être :
- Prendre
ou ne pas prendre la parole sans avoir mesuré lamplitude
de la crise
- Attendre
trop longtemps pour communiquer et laisser le terrain
à dautres plus ou moins biens intentionnés
- Trop
varier les porte-paroles et diluer linformation
- Confier
la responsabilité de la communication à
des personnes dont lautorité est insuffisante
- Réagir
de façon polémique aux exagérations
de la presse
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Pendant
les événements, identifier la crise à
partir dune grille danalyse et mettre en place
une démarche cohérente |
Il convient
alors danalyser :
i) Les
faits : répondre aux questions
a) qui,
quand, comment et où ?
b) déterminer les éléments
factuels sûrs et vérifiés
c) quel type de crise ?
ii) Les
interprétations des faits : répondre
aux questions concernant :
a) la
dominante de la situation
b) les causes
c) les responsabilités
d) la prévisibilité des événements
e) la médiatisation actuelle de la
crise
f) le déroulement de la crise
g) les conséquences
h) les dommages futurs prévisibles
Sinspirant
de cette analyse, la démarche doit se dérouler
en plusieurs étapes, les tâches principales étant :
i) Activer une cellule de crise
ii) Identifier les publics cibles : les
opposants et les sympathisants, le caractère
passif et actif de leurs actions, leur logique dintérêts,
leur logique dinfluence
iii) Organiser des contacts rapidement
iv) Mettre en place des dispositifs dinformation
avec différents publics
v) Formuler puis piloter les messages stratégiques
au fil des épisodes
a) communiquer
rapidement sur les faits en neutralisant les
rumeurs et en dépassant les rumeurs
b) communiquer avec des messages clairs
et un discours cohérent
c) adapter le contenu des messages
vi) Renforcer
la communication interne
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Gestion
de laprès-crise Les
objectifs sont : |
- Darrêter
la communication à temps
- Détablir
un retour dexpérience pour optimiser la communication
de crise de lorganisation
- De
revoir les plans de communication et envisager des actions
pour redonner confiance
- Danalyser
les leçons tirées de la gestion de crise
en ce qui concerne
- la
mise à nu des organisations et des individus
- les
obligations et les responsabilités impliquées
- la
cohérence, les explications fournies et la
prise en compte des intervenants (comprendre la réaction
du public et des journalistes, leur désarroi
et leur perception de la situation par exemple)
La crise
est donc un révélateur. |
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Conclusion |
Les
diverses acteurs attendent des responsables des prises de position.
Ces dernières doivent refléter les engagements
de lorganisation dans la gestion de la crise et sont dautant
plus importantes que les enjeux économiques de telles
situations sont primordiaux. En effet la pérennité
de lentreprise en dépend.
La démarche même de gestion de crise suppose
un savoir faire en terme de communication de crise pour garantir
la crédibilité et limage de la société
auprès de ses personnels, ses clients et ses partenaires.
Elle repose avant tout sur un esprit critique de la part des
décideurs qui doivent être capables de décrypter
et dassimiler les signaux avant-coureurs et les caractéristiques
de la situation de crise. Ce travail danalyse doit permettre
aux responsables dadapter et de rendre cohérent
et unanime leur discours en privilégiant la transparence
et une approche pédagogique face au déferlement
et à lomniprésence des médias.
Dans ce contexte, la sensibilisation et la préparation
des organisations à ce type dévénements
doit être régulière et adaptée,
lidéal étant danticiper et dappréhender
les difficultés auxquelles la société
pourrait être confrontée. Cette démarche
signifie que les rôles et lorganisation de crise
doivent être préalablement définies et
de manière concrète, afin déviter
que la communication de crise nentraîne une crise
de la communication pour lorganisation.
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