Il fut un temps, dans le courant de l'année 1999 ou il était de "bon ton" de rire (ou pour le moins de sourire) du Bug de l'an 2.000.Puis vint le temps ou les autorités relayèrent le message.

Le Bug prenait naissance et les bonnes gens découvraient que par le simple biais d'une écriture informatique beaucoup de choses dans leur vie courante pouvaient être bouleversées .
Les messages, mûrement réfléchies, et demandant aux responsables de prendre en compte cette menace, étaient bien ciblés.
Les précautions à prendre étaient explicites et les mesures de correction de ce risque étaient claires.
En tant que "Risk manager ou Cyndiniste " cela représentait la quintessence de ce qu'il fallait faire, et l'on ne pouvait qu'approuver l'ensemble des précautions prises.
SEULEMENT......
voila on avait oublié une composante essentielle de la communication de crise : Le grand public.
Et comment pouvait réagir ce "grand public" qui est majoritairement composé de gens de bon sens ?

De deux manières :
* 1 . En prenant les informations dispensées par les médias (avec une nette accélération ces derniers mois) et en jugeant les répercussions sur sa vie quotidienne avec sens et raison (Après tout .prendre 400Frcs au distributeur de CB le 30 Décembre plutôt que les 200 traditionnels n'était pas une grande gène)
* 2 . En paniquant et c'est là que réside le paradoxe du Bug en voulant rassurer, en voulant communiquer on a généré dans l'esprit d'un certain public (et plus particulièrement dans certains pays ...) une onde de choc dont on ne peut mesurer encore les répercussions.
Chez certains l'amalgame avec l'apocalypse était facile puisque le symbole de notre monde actuel, à savoir l'ordinateur, allait s'effondrer .
"Il"allait penser que nous serions en 1900 et arrêter tous les systèmes informatisésqui régulent nos mouvements (avions trains etc..) nos achats (terminaux CB) les chambres froides des bouchers ou autres commerçants et tout cela par PRUDENCE (car pas de vérification matériels depuis un siècle) quelque chose de pourri émanait de notre monde ....

Alors tout est venu du fin fond des peurs ancestrales, des cerveaux fragiles, et des manipulateurs en tous genres.
Le monde allait "voler en éclats" les quatres cavaliers de l'apocalypse allaient déferler sur nous,
tremblez simples mortels !
faites des réserves !
reprenez votre argent aux banques !
gardez le chez vous !
accumulez vivres et boissons barricadez vous !
et bien entendu simple corollaire
ARMEZ VOUS EN CONSEQUENCE ET TIREZ A VUE SUR CE QUE VOUS NE CONNAISSEZ PAS ...

Et pour les autres,
les manipulateurs quoi de plus simple que de s'engouffrer dans le trou béant laissé par nos discours, quoi de plus symbolique que de perpétuer un attentat, un suicide collectif, bref une action d'éclat que cette nuit là.
Le geste n'en prendra que plus d'ampleur et le plus anonyme des millénaristes "du fin fonds des bas fonds" deviendra le porte flambeau d'une nouvelle génération du moins le pense t'il ...
Nous changeons de Millénaire n'est ce pas et peu importe que nous soyons le 23 Tébeth 5760 (Calendrier Juif 24) Ramadan 1420 (Calendrier Musulman) 22 Tahsas 1992 (Calendrier Ethiopien).

Voila en quoi je trouve que notre "bon Bug" nous a permis de découvrir le paradoxe de la communication.
Peu, ou pas, communiquer est une faute grave, trop communiquer peut enclencher un process inconnu (nous n'en connaîtrons les retombées qu'après...)
Alors par prudence je laisserai à mes Professeurs le soin de me dire comment communiquer

Lâche dites vous ? Non prudent car je sais que la communication est une arme dangereuse !!!!