Quelques définitions et ordres de grandeurs
Gestion des déchets à vie courte
Gestion des déchets à vie longue
Résidus miniers dus à l'extraction d'uranium
Conclusion
Quelques définitions et ordres de grandeurs
L'environnement
Les Installations Classées pour la Protection de l'Environnement
Les déchets nucléaires
L'environnement

Définition : Milieu dans lequel un organisme fonctionne, incluant l'air, l'eau, la terre, les ressources naturelles en prenant en compte leurs inter - relations.

Emergence de l'environnement : Toutes les entreprises et tous les citoyens sont concernés par l'environnement mais il existe des contraintes qu'il est possible de transformer en atouts. En effet, l'Etat impose un certain nombre de règles aux entreprises et les citoyens sont très réactifs face aux problèmes d'environnement par l'intermédiaire des associations de riverains ou de protection de l'environnement.

Aspects et impacts environnementaux : Quelque soit le processus de fabrication utilisé, un certain nombre de produits entrent dans l'entreprise (matières premières, eau, …) et d'autres produits en sortent. Autour de cette ligne de transformation directe, on trouve des rejets parasites tels que les déchets, le bruit, les rejets atmosphériques, les rejets liquides. Face au problème de déchets, on essaie de modifier le processus de fabrication mais on essaie également d'agir sur les matières premières.

Intérêts d'une démarche environnementale : Tout d'abord, l'entreprise est responsable des événements qui se déroulent sur son site. De plus, des enjeux commerciaux apparaissent : on peut souligner qu'une entreprise qui s'intéresse aux problèmes d'environnement améliore son image de marque. L'entreprise peut aussi se trouver confrontée à des pressions externes des riverains ou des associations de protection de l'environnement. Enfin, les enjeux économiques sont omniprésents quand il s'agit d'environnement (prime d'assurance, taxes, investissement, coût de fabrication,…).

Les Installations Classées pour la Protection de l'Environnement
M. Barber précise que souvent les installations qui produisent des déchets sont des installations classées.
Installations classées : équipement qui présente un risque de pollution en fonctionnement normal ou suite à un accident. Les installations classées sont soumises à une réglementation particulière. En fonction de la gravité de l'événement redouté, l'installation sera :
- non classée
- soumise à déclaration préfectorale,
- soumise à autorisation préfectorale.
Le classement s'effectue en fonction de deux critères: les substances (inflammables, toxiques, radioactives,…) et les activités (installations agricoles, textiles, déchets,…).
Dans le cadre de son intervention, M. Barber va présenter le classement concernant les déchets radioactifs.
Il faut savoir que la production de déchets est de 10,7 tonnes par an et par habitant répartie de la sorte :
- 7,3 tonnes de déchets agricoles,
- 0,36 tonnes d'ordures ménagères,
- 3 tonnes de déchets industriels.
Parmi les 3 tonnes de déchets industriels, 100 kg sont classés toxiques.

La radioactivité
C'est un phénomène physique spontané présenté par certains atomes instables. La période permet d'estimer la nuisance d'une matière nucléaire. Ce facteur est important en matière de gestion des déchets radioactifs. La période permet aussi de faire un tri dans les déchets nucléaires.

Proportion de déchets nucléaires
Sur les trois tonnes de déchets industriels produits par an et par habitant en moyenne, 100 kg sont classés déchets toxiques et seulement 1 kg sont des déchets nucléaires. Sur le kilogramme de déchets nucléaires :
- 0,9 kg est facile à gérer,
- 0,1 kg rend la gestion plus difficile.

Les déchets nucléaires

Origines et nature
Les déchets nucléaires sont originaires :
- à 85 % des centrales nucléaires et du retraitement des combustibles,
- à 15 % des centres de recherches, de la médecine et de l'armement.
Les déchets nucléaires à vie courte proviennent essentiellement des objets usagers résultant du fonctionnement des centrales (filtres, gants, joints, …). Ce sont des déchets à vie courte ne contenant que quelques pour cents de la radioactivité . Ils représentent environ 25 000 m3 de déchets nucléaires par an. Le reste des déchets nucléaires provient des cendres de retraitement (soit 95 % de la radioactivité) et représente de l'ordre de 3 000 m3 de déchets par an.

Le tableau situe les conséquences de différentes doses biologiques sur l'homme.
Classement des déchets nucléaires
Les déchets nucléaires sont classés en fonction de leur période. On distingue ainsi deux catégories :
1) les déchets à vie courte ne contenant pas d'émetteur alpha avec un limite de alpha < 0,001 Ci/t sur le stockage.
Période < 30 ans
2) les déchets à vie longue, faible, moyenne et haute activité, résidus miniers.
Période > 30 ans
La première catégorie de déchets fera l'objet d'une surveillance pendant 10 périodes soit 300 ans environ.
Le principe général de gestion des déchets est d'éviter la dispersion dans l'environnement. En conséquence, les produits solides sont stockés sous forme de colis, à l'abri des agressions externes telles que l'eau ou l'intervention de l'homme.
La mise en œuvre technique de la gestion des déchets nucléaires consiste à une défense en profondeur. Il s'agit de mettre en place de nombreuses barrières physiques et/ou de procédure en série par exemple en ce qui concerne les barrières physyques :
- des colis pour envelopper les produits,
- une installations conçue pour recevoir des déchets nucléaires,
- un site choisi en fonction, notamment, des caractéristiques hydrogéologiques. En complément, une analyse des risques de défaillances de ces barrières est réalisée.
L'ANDRA (Agence nationale pour la gestion des Déchets radioactifs) a un rôle de gestionnaire en matière de déchets nucléaires.

 
Gestion des déchets à vie courte
Les colis
Les déchets sont dans un premier temps stockés sous forme de colis avec plusieurs contraintes :
- le conteneur qui reçoit les déchets doit répondre à des caractéristiques strictes et suit plusieurs tests,
- la quantité et la qualité des produits mis en conteneurs sont contrôlées. Le reste du fût est ensuite rempli de béton.

L'installation
Les colis ainsi constitués arrivent dans une alvéole et s'empilent les uns sur les autres. L'alvéole est complétée par du béton et une plaque recouvre l'ensemble. Un dispositif de récupération des eaux est mis en place en cas de fuites accidentelles.
En dehors des alvéoles, l'activité radioactive est normale c'est à dire aux environs de la radioactivité naturelle. La capacité d'une alvéole correspond à un mois de déchets radioactifs à vie courte.

Le site
Le site d'implantation de l'installation fait l'objet d'une attention particulière. En effet, idéalement, celui-ci devra se faire sur une couche imperméable avec au-dessus une couche drainante. Une zone de contact entre ces deux couches permet d'isoler les eaux de surface des eaux profondes. Deux approches sont proposées pour réduire le risque de pollution des eaux de surface :
- mesurer la radioactivité des eaux d'écoulement,
- récupérer ces eaux si nécessaire.
M. Barber précise que s'applique le principe de l'analyse des risques, c'est à dire que malgré les précautions prises, on prévoit des dispositions supplémentaires.
Le centre de la Manche, créé en 1969, fut le premier centre de stockage de déchets nucléaires à vie courte. Fermé en 1994, il a accueilli 525 000 m3 de déchets. Depuis 1992, un autre centre a été créé dans l'Aube, à 50 km de Troyes, pour recevoir un million de m3 de déchets. Sa durée de vie était calculée approximativement à 30 ans. Du fait d'une diminution du volume de déchets nucléaires produits en France (passage de 25000m3 à 15000 m3 annuels) la durée de vie du centre est maintenant supérieure à 50 ans.
Ces centres accueillent des déchets qui seront surveillés pendant environ 300 ans. Il restera alors un millième de la radioactivité d'origine c'est à dire de l'ordre de grandeur de la radioactivité naturelle.

 
Gestion des déchets à vie longue
Gestion
Deux modes de prise en charge des déchets nucléaires s'opposent à l'échelon mondial. On trouve, d'un côté, les pays qui retraitent les déchets et de l'autre, ceux qui les conservent comme déchets, sans retraitement.
En France, la voie du retraitement est largement utilisée, de même qu'au Japon. Aux Etats - Unis, l'ensemble du combustible usé est considéré comme un déchet et n'est pas retraité.
Le retraitement consiste à séparer par voie chimique les matières réutilisables. On cherche particulièrement à retraiter les produits de fission tels que l'uranium et le plutonium. En effet, si on récupère le plutonium fissible, on pourrait multiplier les réserves énergétiques par 80.
Les éléments radioactifs à vie longue qui ne peuvent pas être retraités doivent être stockés dans un endroit où le temps est capable de faire son œuvre, c'est à dire dans un lieu où la géologie est stable depuis plus d'un million d'années, à l'abri de l'eau et suffisamment profond pour que des événements extérieurs ne viennent pas les chercher.

Prospective
Plusieurs études, menées à la fin des années 1980, ont permis d'effectuer de premières recherches géologiques sur 4 sites:
l'Ain sous sol de sel
l'Aisne : avec un sous-sol en argile jurassique
le Maine et Loire : sous-sol en schiste
les Deux-Sèvres : sous-sol en granite
Face aux réactions violentes de la population concernée, le gouvernement français décide de créer une commission spécialisée qui doit faire prendre conscience que le problème lié aux déchets nucléaires est le problème de toute la nation.
De ce fait, le 30 décembre 1991, la première loi sur le nucléaire est votée en France.

Le texte présente 3 thèmes :
Recherches dans trois directions complémentaires en matière de déchets avec des limites dans le temps. Ces recherches concernent les stockages profonds, les transmutations et séparations (c'est à dire passage d'un déchet nucléaire à vie longue vers un déchet nucléaire à vie courte) et enfin les moyens de durcir les protections pour conserver les déchets en surface.
Changement d'attitude vis à vis du public.
Organisation renforcée avec une série de contrôles en cascade.
La commission nationale d'évaluation présente au gouvernement les avancées mais actuellement, il ne s'agit que d'une phase de recherches. Selon la loi, la commission doit synthétiser les résultats des recherches et proposer des actions en 2006 au gouvernement. Celui-ci pourra alors choisir l'une des solutions proposées ou alors relancer pour quelques années les recherches.

Dans le cadres des recherches de stockage géologique profond, la France a retenu à ce jour un site pour la création d'un laboratoire d'expérimentation du comportement du milieu susceptible d'accueillir des déchets nucléaires.
On pense, en effet, que les déchets radioactifs en grande profondeur ne devraient pas beaucoup bouger au fil des années.
On a notamment constaté qu'au Canada, une mine contenant de l'uranium à plusieurs % sous deux épaisseurs d'argile ne laisse rien apparaître en surface.
Aujourd'hui, on a peu de déchets radioactifs mais aucune solution définitive n'a été trouvée.
Les déchets français sont actuellement entreposés dans l'usine de retraitement de la Hague.

 
Résidus miniers dus à l'extraction d'uranium
En principe, ces résidus sont conservés sur place, mais on rencontre deux contraintes :
la stabilité du site à réaménager
La limitation de l'impact radiologique
Il faut noter que les résidus miniers détiennent 70% de la teneur initiale en matière radioactive. Ces résidus entraînent un problème de maîtrise des risques sanitaires. On peut souligner que les résidus miniers constituent la principale source d'exposition dans le cycle de la production d'électricité nucléaire. Cependant, la détermination de l'impact n'est pas très simple.
 
CONCLUSION
Les déchets radioactifs présentent un paradoxe.
Une certitude apparaît : tout déchet dangereux est ou deviendra dangereux à plus ou moins long terme.
Les déchets radioactifs ont permis pour la première fois aux hommes de s'occuper de ce qui se passera dans plusieurs milliers d'années.